vendredi 16 mars 2007

Comment peut-on être français?

Propos recueillis par Jacques de Saint-Victor.
Publié le 15 mars 2007
Actualisé le 15 mars 2007 : 08h33



Soriano/Le Figaro



L’historien Max Gallo et l’essayiste Alain Finkielkraut reviennent sur l’identité française, attaquée par les adeptes de la repentance et ridiculisée par certaines élites, mais qui est aussi l’objet d’un regain d’intérêt démocratique.

LE FIGARO LITTÉRAIRE. – L’initiative de Nicolas Sarkozy en faveur d’un ministère de l’Identité nationale ramène sur le devant de la scène cette question de la nation. Tout en partant de démarches très différentes, vos deux livres arrivent à un constat assez semblable, plutôt inquiétant. Alors « l’âme de la France », comme le disait Renan, est-elle en péril ou ne traversons-nous qu’un passage à vide comme la France en a tant connu depuis le début du XXe siècle?

Max GALLO. – En utilisant dans le titre de mon livre l’expression « l’âme de la France», il y avait chez moi, bien sûr, un aspect légèrement provocateur. Renan disait que la nation est une âme, un principe spirituel. Mais je pensais aussi à Témoignage chrétien qui lançait en 1941 : «France, prends garde à ne pas perdre ton âme. » Cela correspond à ce qui est l’orientation de ce livre : essayer de définir, selon le mot de Braudel, «la problématique centrale de la nation». Quel est l’ADN particulier de la France? J’ai revisité le roman national pour définir peu à peu, à chaque moment historique, ce qui va devenir une permanence. Je ne suis pas pessimiste. Les nations disparaîtront peut-être un jour, mais il me semble que ce ne sont pas des formules obsolètes pour le XXI e siècle. La fin du communisme a même donné lieu, à l’Est, à une révolution démocratique et nationale. On l’a perdu de vue en France mais, pour un historien, il était facile de prévoir qu’une vieille nation comme la nôtre n’échapperait pas à ce sursaut national. D’ailleurs, aujourd’hui, et ce n’était pas le cas voilà quinze ans, la question nationale n’est plus considérée comme relevant d’une catégorie d’individus totalement archaïques. Bref, selon moi, la France n’est pas près de mourir.

Alain FINKIELKRAUT. – Renan disait que deux choses constituent l’âme d’une nation: l’une est dans le passé, la « possession d’un riche legs de souvenir », l’autre est le consentement actuel des citoyens. On a longtemps insisté sur le second point pour se démarquer de la conception allemande, quasi raciale, de la nation. Mais ce débat entre l’électif et l’ethnique est clos et la définition de Renan demande à être pensée dans son intégralité car c’est notre lien avec les morts qui est aujourd’hui menacé et même rompu par la repentance. Qu’est-ce, en effet, que la repentance, sinon une arrogante désaffiliation ? Sous l’apparence de la contrition, le présent s’applaudit de sa supériorité morale sur un passé criminel. Le chauvinisme du contemporain remplace l’art d’hériter et de transmettre l’héritage aux nouveaux venus par une conception inédite de l’hospitalité : accueillir l’autre, c’est, désormais, le laisser être ce qu’il est. À la France, selon Renan, façonnée par l’histoire, profondément ancrée dans le temps, la candi­date socialiste n’a pas craint d’opposer à deux reprises la France hypermoderne version Diam’s, celle qui «parle fort», qui «sèche les cours le plus souvent pour ne rien foutre», «qui vit à l’heure américaine», et qui, «le BEP mécanique ne permettant pas d’être patron», «vend de la merde à des bourges». Bref, ce que nous dit la rappeuse dans sa langue somptueuse, c’est : «Ma France à moi, c’est moi.» Marc Bloch écrivait que la défaite de 1940 avait été rendue possible par une désintégration nationale. Il faut lire Marc Bloch et renouer le fil de l’identité française. Mais c’est un mot d’ordre exigeant, ce n’est pas un nom de ministère.

M. G. – Je suis parfaitement d’accord. Ce qui est nouveau, c’est que chaque immigré veut que l’histoire de France commence avec lui. Ce n’était pas le cas avant. J’appartiens à une famille d’immigrés italiens. Il est évident que nous avons reconstruit notre place à l’intérieur de cette continuité française. La différence aujourd’hui, c’est que l’histoire n’unifie plus. Pour les Indigènes de la République, l’histoire de France, c’est la leur, un point c’est tout. Et c’est là où tout se noue, notamment le discours sur la repentance qui rend indigne, inacceptable et inhumain le rappel du passé, car le passé, c’est aussi en effet l’esclavage, la colonisation, Sétif, etc. Il n’y a donc plus comme histoire que ce qu’on apporte avec soi. Aux États-Unis, pays pourtant «communautariste», les communautés diverses ne cultivent pas que leur histoire. Elles baignent dans un patriotisme réel, patriotisme exalté par la puissance américaine…

Les dérives de la repentance mémorielle ne sont pas seules responsables de cette crise nationale. Certains responsables, nombreux en France, plus rares ailleurs, pensent que la nation est dépassée, que nous sommes entrés dans une nouvelle ère «postnationale». D’autres réduisent la question nationale à une question passéiste ou extrémiste. Dans votre livre, Alain Finkielkraut, Paul Thibaud rappelle justement, contre cette vision réductrice, que la crise de la nation, c’est aussi « la crise de la participation du peuple à l’histoire ». Pas de démocratie sans nation?

A. F. – En effet. La nation est le socle de la démo­cratie moderne. Nous en avons un contre-exemple parfait en Irak. L’intervention américaine a été désastreuse car les Américains ont cru pouvoir apporter la démocratie à une entité qui n’était pas nationale. En soulevant le couvercle de la tyrannie, ils n’ont pas ­libéré l’aspiration d’un peuple à l’autonomie politique, mais ils ont déchaîné les forces infernales de la guerre civile religieuse. Nous n’en sommes pas là en France, mais ce n’est plus la mémoire nationale qui forme le monde commun, c’est la télévision, ce lieu où les «people» bazardent ostensiblement l’héritage et mettent à parler n’importe comment la même application que la classe cultivée d’hier mettait à s’exprimer dans une ­langue choisie.

M. G. – Notre peinture me semble un peu trop sombre. Je ne crois pas au déterminisme. Les Français commencent à prendre conscience que le monde n’est pas une terre-patrie, comme le disait Edgar Morin. On a besoin des nations. Quand les nations se brisent, voit-on surgir plus de fraternité? Non, on voit à l’œuvre des logiques ethniques terrifiantes et les Français en ont pris conscience. Il y a un irréductible national de plus en plus présent. Il suffit de regarder certaines affaires récentes, comme celle d’Airbus, où l’on voit bien que l’Allemagne a défendu ses intérêts de nation. On sait aussi maintenant que la construction européenne n’est qu’une construction oligarchique. Donc, rien n’est définitivement joué pour les nations. Il suffit de vouloir. Ou bien les élites françaises accepteront de renouer avec le sentiment d’une collectivité nationale, ayant sa culture et ses intérêts particuliers, ce qui n’en fait pas une adversaire de l’Europe, ou bien nous renoncerons et nous nous désagrégerons. «La nation, disait Braudel, est un combat contre soi-même destiné à se perpétuer. S’il s’interrompait, tout s’écroulerait.» C’est çà l’essentiel. Vous ne pouvez pas faire vivre une nation si vous la privez d’un regard historique sur son passé et si vous lui déniez la capacité d’avoir un avenir. Ma conclusion, c’est que le peuple, dans sa réalité, vaut mieux que ce qui le représente. J’ai le sentiment que s’il y avait, par miracle, un pouvoir politique suffisamment courageux pour tenir ce discours national (qui ne serait ni xénophobe ni autarcique), s’il disait : « La situation change, mais nous avons un passé et nous restons fidèles à notre problématique centrale», on pourrait écarter bien des périls.

A. F. – Je crois en effet que cette société qu’on ­flatte sans cesse a peut-être envie de redevenir une nation. Mais il faudrait insister sur la fonction performative du discours politique. Ne pas opposer toujours paroles et actes. Si les paroles ne sont pas simplement des promesses, mais si elles sont des dévoilements, elles peuvent avoir un effet très positif. Et le premier dévoilement devrait consister à dénoncer la complaisance démagogique avec laquelle on oppose aujourd’hui les politiques, toujours fautifs, toujours magouilleurs, toujours décevants, à une société riche de sa diversité, de sa créativité, de son esprit d’initiative. Le bruit, la pollution, les incivilités sont-ils le fait de l’État? Si la responsabilité pour les affaires communes est réservée à ceux qui nous gouvernent, et si la société ne connaît que ses droits et ses demandes, c’en est fini de la République. C’est pourquoi d’ailleurs je suis hostile à l’institutionnalisation du dîner du Crif. Cette comparution annuelle des gouvernants est devenue un modèle à suivre pour le Cran et pour toutes les communautés. Une « société de créanciers » n’est plus une cité. Mais une autre question se pose : la France se conçoit-elle encore comme une civilisation? Sait-elle que la littérature a joué un rôle central dans la constitution de son identité? Non. Elle l’a oublié. Ceux, de plus en plus rares, qui s’en souviennent, sont tournés en dérision par les chercheurs en sciences sociales qui, au nom de la plasticité infinie des formes humaines, courtisent l’époque et célèbrent le mouvement pour le mouvement.

Quel doit être justement le rôle des intellectuels dans cette campagne dominée, comme c’est le cas en France depuis une vingtaine d’années, par une pensée instrumentale qui n’a pas les outils pour affronter une crise de civilisation ? A supposer qu’il y en ait une.

A. F. – Ce n’est pas en se rangeant sous une quelconque bannière que l’intellectuel peut se rendre utile. C’est en essayant de nommer les choses et de faire apparaître la réalité occultée par les formules toutes faites et les clichés des diverses bien-pensances. Mais il lui faut pour cela s’affranchir de sa nostalgie pour les situations binaires et accepter la prose du monde : voulant être dreyfusard ou rien, il s’y résout rarement.

Pourquoi tant de prudence à dire pour quel candidat vous voterez? On peut estimer que le choix d’un intellectuel relève aussi du débat public.

A. F. – Le problème, c’est que l’intérêt pour le choix des intellectuels est inversement proportionnel à la curiosité pour leur pensée. «Dis-moi pour qui tu votes et tais-toi.» Tel est le slogan d’une France où le divertissement «peopolise» tout et où la gauche continue à opposer, comme si le XXe siècle n’avait pas eu lieu, le parti de la misère du monde au camp des nantis et des dominants, traque les traîtres, fait le tri entre les bons et les félons, dresse périodiquement des listes de suspects. Dans ce contexte, tout à la fois futile et pesant, de « trivialisation» généralisée et de voyeurisme inquisitorial, une seule consigne s’impose : n’avouez jamais !

M. G. – J’ai occupé des fonctions politiques, et, aujourd’hui, j’écris. Je crois que l’intellectuel est celui qui essaye d’élaborer une pensée qui lui est propre, même s’il y a une part d’illusion. L’action politique, elle, est toujours collective. L’intellectuel ne peut pas se mettre à la place du politique et le politique ne doit pas se mettre à la place de l’intellectuel. L’intellectuel doit toujours garder une attitude de retrait. Je suis frappé par l’oubli de ce principe. Je ne pensais pas que des intellectuels puissent encore signer un texte comme l’appel à voter pour Ségolène Royal, titré « Avant qu’il ne soit trop tard ». C’est à garder comme un monument du retour du religieux en politique. On se croirait dans les années 1950, comme s’il y avait le candidat de la peur et celui de l’espérance. Essayons de garder un comportement laïc en politique. Ma démarche, c’est de me demander, à partir de mon analyse, et avec toutes ses limites, qu’est-ce qui convient le mieux à la situation de la France en 2007. J’ai passé l’âge de l’homme providentiel et, dans le cadre d’un pays démocratique, on ne me refera plus le coup du bien et du mal.



L’Âme de la France de Max Gallo, Fayard, 608 p., 23 €.

Qu’est-ce que la France ? Dirigé par Alain Finkielkraut, Stock, 432 p., 19,50 €.

lundi 26 février 2007

Commentaires publie dans le Monde sur Sego

Vu à la télé hier soir : la candidate s'adresse aux mal-entendants présents : "Merci à vous, mal-entendants, d'être venus m'écouter". (!) Elle a ensuite demandé à la salle d'applaudir les mal-entendants en remuant les mains et en s'esclaffant. Il y avait de la fausse compassion, du pathétique, du ridicule, du mépris et beaucoup de démagogie. C'était du Royal dans toute sa splendeur.
http://abonnes.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-823448,36-875049@51-822961,0.html
Déjà il y a eu la chute du mur, où l'on a pu voir que les memes berlinois / Allemands, du côté socialiste était pauvres, du côté capitaliste, riches ! C'est aussi simple que cela. ça aurait du suffire à plomber définitivement l'idéologie socialiste. Aujourd'hui, on a le clou du spectacle, avec S. Royal qui critique ouvertement l'assistanat mis en place par les politiques de son mentor Mitterrand et qui prone la tolérance zéro qu'elle reproche à Sarkozy. Stop à la schyzophrénie et à l'hypocrisie.
http://www.liberation.fr/actualite/politiques/elections2007/236642.FR.php
C'est comme si Sarko se présentait avec Villepin, Chirac et Giscard à ses côtés et promettait qu'il va mener une politique nouvelle !! C'est ridicule. SR sera redevable aux éléphants en cas de victoire et on sera reparti pour 5 ans de politique socialiste à coup de subsides, de gachis, d'assistanat, de 32h et d'impôts inutiles.
Par ailleurs, Mme Royal doit avoir une paralysie du visage, elle a un sourire figé sur toutes les photos ! on commence à se demander pourquoi les militants l'ont choisie.
http://www.liberation.fr/actualite/politiques/elections2007/au_fil_de_la_campagne/236746.FR.php
La Madone a très mauvaise réputation auprès de ses collaborateurs, comme le montre les différents livres publiés récemment (Ombre et Lumière de E. Pathouot), les tensions extrèmes au sein du PS, la démission de Besson etc etc. La Madone est très sèche et méprisante avec les journalistes (cf l'épisode avec Télérama, pourtant magazine de gauche). En résumé, la Madone n'a de madone que l'allure. Elle est incapable de diriger une équipe de campagne, encore moins un pays .
http://abonnes.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3232,36-869945,0.html
Mme Avril, on ne peut qualifier de programme une collection de promesses d'augmentation des budgets (du sport, de l'éducation, du logement, des transports, des collectivités locales), des allocations (handicapés, personnes seules etc), des retraites, des emplois aidés etc etc j'en passe et des meilleurs. Tout cela en promettant de baisser l'endettement. C'est une supercherie absurde, pas un programme de gouvernement d'accorder à chacun ce qu'il demande. Le réveil sera brutal
http://abonnes.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3232,36-869945,0.html
Le mépris infini de S. Royal pour quelqu'un qui ose contredire ses méthodes participatives ignorantes de la réalité économique et budgétaire. Mépris que l'on peut facilement contraster avec l'image télégénique compassionnelle "main sur l'épaule" qu'elle a voulu donner sur TF1. On promet des subsides énormes et non financés à tous ses interlocuteurs et de les protéger contre le monde extérieur. Responsabilité, autonomie, liberté, volonté ? on connaît pas au PS.
http://abonnes.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-823448,36-869766,0.html
Les socialistes font maintenant le bon diagnostic : nous sommes surendettés, victimes de la gabegie de l'Etat et des collectivités, notre pays compte trop de fonctionnaires pour un service public dont la qualité décline (visitez les urgences une fois), la fiscalité est confiscatoire et nivelle les volontés. Cependant, au lieu de reconnaître leurs torts et d'y voir les conséquences de 25 ans de politique mitterrandienne et chiraquienne d'augmentation des impots et des dépenses, et de choisir la voie de la réforme courageuse et volontariste (Sarkozy), ils procédent par étape et veulent élire Bayrou qui, centriste comme il est, mènera une politique du consensus mou et du compromis "status quosien". Je ne suis encarté nulle part mais pour moi il faut une nouvelle politique et le seul à tenir un discours nouveau, c'est Sarko (si on fait l'effort de se débarrasser de ses étiquettes - ultra / facho etc)
http://www.liberation.fr/rebonds/236578.FR.php
Madame Royal est tout et son contraire, selon son interlocuteur. Jamais vu personne capable d'une telle versatilité. ça me rappelle Coluche : "Je ne suis ni pour, ni contre, bien au contraire" Je retiens surtout les promesses de dépenses massives faites à tous les groupes d'intérêts catégoriels, et ça c'est bien socialiste !
http://abonnes.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3232,36-869876,0.html
Je ne suis pas socialiste mais j'ai l'impression que le PS a perdu quelqu'un de valeur. C'est un excellent papier, d'un social-démocrate moderne et lucide. Un homme qui aurait pu mener la métamorphose du PS en parti moderne, Européen, tourné vers l'avenir. Surtout un homme qui aurait pu amener le PS à renoncer à ces vieux démons anti-capitalistes, anti-profits marxisant et archaïque. Ce n'est pas Mme "béni oui-oui" Royal qui conduira un tel changement au sein de la gauche.
http://abonnes.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-823448,36-869766@51-869193,0.html
Entre la compassion dégoulinante face à la cour des miracles que lui avait préparé TF1, et les promesses de dépenses massives impossibles à financer (une adulte dans chaque classe, augmentation massive des salaires => quid de la hausse des prix et de la perte de compétitivité?, augmentation des allocations) tout ça sans réduire le nombre de fonctionnaires (le plus élevé au monde en proportion). Ouvrez un peu les yeux ! on ne peut pas continuer la gabegie comme ça et on a pas besoin d'une maman qui compatit mais d'une personne compétente qui tranche et comprend les enjeux.
http://www.liberation.fr/php/pages/pageReactionsList.php?rubId=70&docId=236444&s2=3&pp=evenement1%3A%3AQ%3A%3AG%3A%3AA_Rennes%2C_S_gol_ne_Royal_cogne
J'appelle tous ceux qui critiquent Sarkozy à lire son discours au congrès de l'UMP. Il est disponible sur le site officiel de sa campagne. C'est un discours fondateur et le meilleur qu'il m'ait été donné d'entendre dans les 15 dernières années. C'est pas très loin d'un Churchill à l'université du Missouri en 46. Rien à voir en tout cas avec le catalogue de dépenses et subsides de Mme Royal. En tout cas, c'est ce qui m'a fait passer de quelqu'un plutôt de droite à un franc partisan de Sarkozy.
http://abonnes.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-823448,36-869444@51-825418,0.html
J'ai trouvé sa prestation assez faible. On a encore eu une ribambelle de promesses de dépenses (toutes les allocations / retraites / salaires sont augmentés voire doublés). Mais on a de plus en plus de mal à voir comment un Etat qui a du mal à assurer ses fonctions actuelles, perclu de dette, pourrait tout augmenter et assurer de nouveaux roles. "Je veux" beaucoup de choses, "je ferais" encore plus, "je m'engage" sur tout.. Aucune vision, chacun aura son subside et l'Etat fera faillite, c'est tout!
La France qui se dégage dans les grandes lignes : la majorité de la population gagne le SMIC ou un salaire très proche, vit dans un logement social, et touche une alloc quelconque. Le nivellement par le bas. Très peu pour moi. Vive l'Europe
http://www.liberation.fr/actualite/evenement/evenement1/236192.FR.php
Vous savez que c'est Martin Bouygues qui a fait baisser le nombre de morts sur les routes de 9000 à 5000 aujourd'hui ? et que ce sont les journalistes de TF1 qui ont géré les émeutes de banlieue sans accros ? Vachement utile d'être l'ami de TF1 décidément .. ;-)
http://abonnes.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-823448,36-869253@51-853571,0.html
J'ai trouvé sa prestation assez faible. On a encore eu une ribambelle de promesses de dépenses (toutes les allocations / retraites / salaires sont augmentés voire doublés). Mais on a de plus en plus de mal à voir comment un Etat qui a mal à assurer ses fonctions actuelles, perclu de dette, pourrait tout augmenter et assurer de nouveaux roles. "Je veux" beaucoup de choses, "je ferais" encore plus, "je m'engage" sur tout.. Aucune vision, chacun aura son subside et l'Etat fera faillite, c'est tout!
http://abonnes.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-823448,36-869301@51-822961,0.html
Le phénomène au 19ème siècle qui consistait à casser les machines qui remplaçaient les ouvriers s'appelle le Luddisme. Autant vous dire que c'est très moderne .. L'automobile a supprimé les emplois de fiacres ! Notre prospérité aujourd'hui est due à ces gains de productivité. Les demandes de boycott sont absolument pathétiques et d'un autre âge. Dans une société ouverte et dynamique où le travail peu qualifié est peu taxé, ces jeunes caissières retrouveraient un emploi en 2 semaines.
http://abonnes.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3234,36-869010,0.html
C'est vrai qu'on a du mal à s'imaginer que les Français puissent élire une femme ou un homme incapable de tenir les 30 personnes qui constituent son équipe de campagne, ou dont la campagne est marquée par des bourdes plus ou moins importantes, mais surtout par des promesses de dépenses massives faites à toutes les chapelles et tous les lobbies. Cela dit, je conseille aux militants UMP de ne pas "vendre la peau". Rien n'est fait, rien n'est joué, chaque équipe au boulot !
http://abonnes.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-823448,36-868111,0.html
la dernière proposition de Mme Royal: doublement du budget du sport en France (heureusement qu'elle ne rendait pas visite à des militaires, elle aurait doublé le budget de la défense !). Etant sans idée, et incapable de tenir son parti et son équipe de campagne, Mme Royal compense en arrosant les électeurs d'argent public (le leur donc ..). Triste ..
http://www.liberation.com/actualite/politiques/235348.FR.php
On peut comprendre la volonté des militants PS que l'on se concentre sur le programme. Mais d'abord, ce programme est une liste sans fin de dépenses massives inutiles (la dernière, le doublement du budget du sport !). Ensuite, le fait que S. Royal soit incapable de tenir son parti ou son équipe de campagne, c'est pas du tout bon signe sur ses capacités à gérer le pays efficacement, ce qui suppose de mener de nombreux projets en parallèle, de tenir des négocitions complexes etc
http://abonnes.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-823448,36-867751@51-822961,0.html
Les deux pays qui connaissent la plus forte croissance de l'UE (Irlande et Espagne) sont ceux ou les impots sont les plus faibles et les marchés du travail les moins régulés. Les deux derniers sont ... vous aurez deviné, les pays ou les impots sont très élevés, les administrations pléthoriques, la réglementation omni-présente et contraignante. Pour nous consoler, je crois que le Portugal est encore plus paralysé et socialiste que nous ! De l'air !
http://abonnes.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3214,36-867216,0.html
en plus de faire une campagne désorganisée (ce qui est un signe sur sa compétence et sa légitimité à mon avis), S. Royal nous propose une autre dépense massive, le doublement du budget du sport en France (pourquoi pas le quadruplement d'ailleurs ?). Arrosons les électeurs d'argent public (le leur par ailleurs), ça devrait les convaincre. C'est bien triste d'en arriver là.
http://abonnes.lemonde.fr/web/article/reactions/ecr/1,1-0@2-823448,36-867619@51-822961,0.html
peut-on être un(e) grand(e) Président(e) d'un pays tout en étant incapable de faire une campagne organisée et structurée, en subissant des défections à 60 jours de l'échéance, en punissant certains (Montebourg), bref en étant incapable de tenir son parti et son équipe de campagne?
Je ne parle pas des bourdes, erreurs (communiqué sur l'Afrique) et autres couacs. De droite ou de gauche, on peut légitimement se poser cette question .. http://abonnes.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-823448,36-867619@51-822961,0.html
Bientôt même Kouchner et Delors vont annoncer leur soutien à Sarkozy! Il est évident que les militants du PS ont choisi S. Royal parce que c'est une femme et qu'elle semblait capable de battre Sarko. Son manque de compétence pour la fonction, sa rigidité et son inexpérience ont été considérés comme des handicaps mineurs. Je reconnais avoir fait le meme erreur, étant à droite, je préferais que DSK soit choisi car je le pensais moins dangereux, je me trompais (non conscient des défauts de Royal)
http://abonnes.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-823448,36-867149,0.html
imaginez les réactions des militants du PS si Tapie avait soutenu Royal sans hésiter? Les affaires et la vulgarité auraient vite été oubliées .. le PS nous aurait répété à l'envie que Tapie était un des hommes les plus populaires de France (comme Johnny ..), un meneur d'hommes aux talents multiples (théatre, politique, business, cinema etc). Il ose soutenir Sarkozy ? alors ce sera la ruée sur ce malhonnête! dommage, il n'est pas conventionnel et dit haut et fort qu'elle est incompétente
http://abonnes.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-823448,36-867149@51-867152,0.html

vendredi 23 février 2007

Megane contre Velsatis

Lors de son intervention télévisée, lundi sur TF1, Ségolène Royal a expliqué qu’elle souhaitait un « Etat modeste ». Elle a pris pour exemple la suppression de l’usage des Renault Velsatis auquel elle avait mis fin en arrivant au Conseil régional de Poitou Charente au profit de petites cylindrées. Elle a oublié toutefois de signaler que les dites Velsatis étaient en leasing ce que l’ancienne présidence avait estimé moins onéreux.

Or, si les Velsatis ont bien été remisées au garage du Conseil régional, il a fallu honorer le contrat en court. Au total, la région a du continuer à payer le leasing et a acheté par ailleurs une Renault Mégane et une Renault espace pour remplacer les véhicules immobilisés. Une substitution qui a coûté fort cher à la région au prétexte de « paraître modeste » !

http://blog-pl-seguillon.lci.fr//article-127961.html

mercredi 21 février 2007

Rien ne se cree, tout se partage !

Tel est le credo du PS relaye et decline par la candidate Segolene Royal. Elle illustre une totale incomprehension des phenomenes economiques de base.
Elle consiste a voir l’économie comme un jeu a somme nul, dans laquelle il s’agit de repartir le travail, les revenus et les prélèvements sans jamais prendre en considération la création ou l’augmentation de ce qu’on vise a partager.
Quelques exemples pour bien comprendre.
Ségolène Royal répond sur TF1 au panel de Français sur la préretraite : elle refuse l’idée de la supprimer sous prétexte qu’il n’y a déjà pas suffisamment de travail pour les jeunes. Dans son esprit, il est donc inconcevable de donner du travail aux uns sans le reprendre aux autres. En cela, elle rejoint la logique de Jean-Marie Le Pen qui reste persuade que les "étrangers piquent le travail aux Français". Bien entendu, elle ne partage sans doute pas son a priori raciste, mais elle considère comme lui que le travail est une quantité fixe qu’il s’agit de repartir en fonction des besoins les plus pressants. Pour le Pen, la priorité ce sont les Français, pour Ségolène, ce sont les Jeunes.
L’un et l’autre s’égarent dans une conception archaïque et idéologisée de l’économie. Un travail, c’est un actif économique qui produit plus qu’il ne reçoit. Autrement dit, un travailleur produit plus d’argent qu’il n’en reçoit en revenu ou il contribue a plus de richesses qu’il n’en consomme ; c’est en cela qu’un travailleur crée de la valeur. Autrement dit, si un homme ou une femme de plus de 55 ans crée de la valeur, en raison de son expérience et de sa compétence, il n’y a aucune raison d’en priver la société, puisque par définition, il contribue à sa richesse.
Pour parler concrètement : un professionnel plus mur sera peut être davantage capable qu’un jeune d’ouvrir un nouveau marche pour une entreprise. Mais ayant développé l’activité, il sentira le besoin de se faire aider par plus jeune que lui. Il aura ainsi crée du travail, car le travail (réel) crée le travail. Il n’y a donc aucune raison d’opposer le vieux au jeune ou l’étranger aux Français, car tous sont interdépendants !
Hélas, Ségolène Royal parle de "créer" des "emplois" et affirme même que "l’emploi crée l’emploi". Entendons nous bien, elle ne parle pas de travail, elle parle d’"emploi". Pour elle, la notion de travail est déconnectée de la notion de création de valeur. Pour elle, un travail consiste juste à recevoir un salaire pour une activité donné, quelque soit son utilité, l’important étant de consommer. Elle n’a donc pas peur de demander à l’Etat d’embaucher puisque dans son esprit, la consommation ainsi générée autofinance cet emploi : l’augmentation de l’achat de biens augmente l’activité des entreprises qui du coup embauchent de vrais travailleurs qui cotisent a l’Etat, enfin l’Etat perçoit la TVA sur tous ces biens achetés. C’est ce qu’elle disait dans ses réponses aux questions du panel, lorsqu’elle parlait de créer 500 000 emplois jeunes, par exemple.
Mais la réalité ne se passe pas comme ça, et un emploi qui ne contribue pas à la création de richesse ne crée aucun cercle vertueux. L’augmentation de la consommation crée peu de travail mais augmente les importations de produits a bas coût et l’employé n’étant pas implique dans la création de richesse, dispose d’un statut précaire puisqu’il ne dépend que du bon vouloir de l’Etat.
Il ne sert a rien de vouloir créer des emplois artificiellement, sauf a répondre a un véritable besoin de service public qui se mesure par rapport a l’efficacité de l’impôt. Quand l’Etat emploie un professeur, elle crée de la valeur avec les impôts, quand elle emploie un médiateur de rue qui a peu d’utilité et développe peu de qualifications, elle détruit de la valeur. Car le professeur correspond a un besoin pour lequel le contribuable est prêt a payer, comme un consommateur lorsqu’il achète un produit ou un employeur lorsqu’il recrute un employé. Pas le médiateur.
Je me suis étendu sur ces quelques exemples, mais tout le reste participe de la même logique : les 35 heures, la fiscalité sur le patrimoine et tout ce dont Ségolène parlait.
Les 35 heures ont voulu partager le travail. Or moins de travail ça a fait moins de travail ! Il n’y a eu aucun effet positif sur l’emploi ou la croissance, au contraire une perte de compétitivité pour les entreprises et de pouvoir d’achat pour les employés.
L’ISF vise à partager les fruits d’un patrimoine acquis. Le revenu imposable de ceux qui sont partis à cause de l’ISF est le double de ce que le patrimoine de ceux qui sont restes rapporte ! C’est un impôt qui a détruit de l’impôt !
Il est donc urgent pour la France de sortir de cette logique destructrice, car il s’agit bel et bien d’un cercle vicieux. Tant pis pour les erreurs passes, mais Ségolène Royal propose comme remède de les augmenter encore. Or la priorité est à la création de richesse, par les entreprises pour créer du véritable travail pour tous. Quand les entreprises ont besoin d’employés et qu’il y a pénurie, les salaires augmentent mécaniquement. C’est comme ça que ça se passe dans tous les pays qui nous environnent. Il est temps que nous les imitions, et que nous laissions le vieux modèle français à sa place. Peut être en Corée du Nord ?

Eric Besson, les raisons de son départ

LEMONDE.FR 21.02.07
Lorsque, il y a une semaine exactement, j'ai adressé à François Hollande la lettre par laquelle je démissionnais du poste qu'il m'avait confié de secrétaire national à l'économie et la fiscalité du Parti socialiste, je n'imaginais pas un seul instant me retrouver dans la situation qui est la mienne aujourd'hui et, singulièrement, me retrouver devant vous.

J'ai lu que mon départ avait été "fracassant". Non. Mon départ se voulait discret et silencieux. L'écho qui lui en a été donné a certes été "fracassant" mais je ne l'ai ni voulu ni provoqué. Je voulais quitter le secrétariat national. Mais je n'avais pas l'intention de quitter les autres instances politiques du PS dont je suis membre, à savoir le bureau national et le conseil national et, a fortiori, le parti lui-même.
Je voulais prendre du recul par rapport à la campagne présidentielle de la candidate et me consacrer à ma circonscription et à ma mairie. Je voulais être silencieux et, pour qu'il n'y ait pas d'ambiguïté, j'ai simplement indiqué que je ne partais pas parce que je contestais l'évaluation financière du projet de Ségolène Royal dont j'avais moi-même indiqué l'ordre de grandeur de 35 milliards.
Mercredi dernier, après avoir démissionné à 10 heures, je n'ai parlé, à 19 h 45 qu'à un journaliste et un seul. Ce journaliste politique de l'AFP me demandait de confirmer la rumeur de ma démission. Je l'ai fait. Et lui ai indiqué que je ne parlerais plus pour ne gêner ni la candidate, ni le premier secrétaire du Parti socialiste.
Au regard des responsabilités qui étaient les miennes et de ce que je représente, mon départ ne méritait pas autant de bruit.
Cette amplification est sans doute liée, mais je laisse aux observateurs le soin de l'attester ou non, au fait qu'il devenait le symbole d'un malaise diffus sur la conduite de notre campagne électorale.
Mon silence, qui se voulait un silence de pudeur et de solidarité, a sans doute été une erreur. Il a créé une brèche géante dans laquelle se sont engouffrés vraies raisons, fausses rumeurs, attaques personnelles et fantasmes. Je ne les relèverai pas toutes et tous mais je veux en commenter certain(e)s :
1/ La question du "chiffrage" . Je ne conteste pas le "chiffrage" du projet de Ségolène Royal. J'ai assuré la coordination du chiffrage du projet socialiste en juin 2006 et j'avais commencé, avec nos experts, le même travail pour l'actualisation de ce chiffrage après le discours de Ségolène Royal à Villepinte le 11 février. Ce travail a été repris par deux élus de qualité, Michel Sapin et Didier Migaud, et je crois comprendre qu'ils sont arrivés aux mêmes ordres de grandeur.
Mais puisque ma parole est désormais totalement libre, permettez-moi quelques remarques sur le sujet :
a) la querelle des chiffres à laquelle on assiste n'a pas grand sens. Le coût d'une mesure ne veut strictement rien dire si l'on ne précise pas clairement les conditions d'application de cette mesure, ses critères exacts. Et la remarque ne vaut pas seulement pour les partis. Elle vaut aussi pour les "experts indépendants" qui calculent, parlent et glosent sur des données dont ils ne disposent pas et qui, parfois, n'ont même pas fait encore l'objet d'arbitrages au sein des partis. Je suis impressionné par leur capacité à calculer non seulement le coût d'une mesure – c'est facile lorsque l'on en connaît le périmètre et les modalités de mise en œuvre – mais aussi les effets induits (aubaine, recettes nouvelles, etc.) en fonction d'un taux de croissance d'eux inconnu.
b) cela dit, ne biaisons pas : cette bataille symbolique du chiffrage a au moins une vertu : celle de rappeler que notre marge de manœuvre financière est limitée. Et, à cette aune, oui, les projets actuels, ceux de tous les partis et de tous les candidats sont trop onéreux et leur coût réel est sous-estimé.
2/ Sur la discussion qui s'est tenue mardi 13 février en bureau national.
Oui j'ai dit et je maintiens que je trouvais archaïques les propos que j'avais entendus sur la nécessaire déconnexion entre le politique d'un côté, l'économique de l'autre (l'économie n'est-elle pas, par essence, économie politique) ou entre l'économie d'un côté et le social de l'autre (une économie prospère est un préalable et se nourrit de la solidarité). Je parlais du fond et n'incriminais pas les auteurs de ces propos que je regrette d'avoir cités nommément en secrétariat national car leur passé et leur œuvre sont bien plus riches et ils ne méritent pas d'être caricaturés.
3/ Sur le prétendu "complot jospiniste".
J'ai trouvé le procès d'intention grotesque. Ce que j'ai fait et dit la semaine dernière et ce que je dis ici, je l'ai décidé seul, sans en référer à personne. Je n'ai pas consulté Lionel Jospin. Je suis persuadé, au demeurant, qu'il aurait cherché à me dissuader et, peut être, me désavouera-t-il.
Quant aux "jospinistes", je les trouve, pour la plupart d'entre eux, loyaux et actifs. Sans doute davantage, paradoxalement, que plusieurs des premiers "ralliés". Mais il est vrai que la loyauté et le travail, ne sont pas, au sein du parti, équitablement partagés.
4/ Sur mon "conflit avec François Hollande".
Oui, nous avons bien eu, en secrétariat national, une altercation, François Hollande et moi.
Pas sur le fond. Mais sur les hésitations et les revirements permanents d'une stratégie de réplique sur le "chiffrage". François, qui a le dos large, a eu l'élégance de faire semblant de croire et de suggérer qu'il était – de par cette altercation – à l'origine de mon départ.
Il n'en est rien. J'ai pour François de l'affection et le souci que je lui crée a figuré au premier plan de mes hésitations ces derniers jours. Mais je suis aussi lucide : il est à la fois le premier responsable et la première victime de la situation dans laquelle se trouve le Parti socialiste. Il sait que mon désaccord portait sur la campagne et ses modalités et non sur un différend qui aurait pu être oublié en quelques minutes.
5/ Sur "les raisons personnelles" de mon départ.
Pour ne pas évoquer le fond du désaccord qui expliquait ma démission j'ai invoqué des "raisons personnelles". L'expression a été retournée contre moi par plusieurs des proches de la candidate, visiblement excédés par mon départ. Je passerai sous silence, par reste de charité chrétienne, les qualificatifs élogieux dont ils m'ont affublé.

Ils ne grandissent guère la "relève" et le "renouveau" qu'ils prétendent incarner. Les "éléphanteaux" se révèlent plus cruels et moins regardants dans les arguments que les "éléphants" injustement vilipendés.
Mais la ligne jaune a été franchie lorsque certains ont crû devoir évoquer de prétendues difficultés conjugales et familiales qui pouvaient expliquer ma supposée "déprime", poussant le vice jusqu'à renvoyer les observateurs aux romans de mon épouse Sylvie Brunel ou de ma fille aînée (sous le pseudonyme d'Ariane Fornia). Je veux dire simplement ceci : j'ai le privilège de posséder la cellule familiale la plus solide, la plus créative et la plus lumineuse que l'on puisse concevoir. Elle est le socle de ma vie, mon blindage existentiel.
J'ai le plus profond mépris pour ceux – que l'on m'a aidé à identifier – qui ont crû devoir y toucher et qui sont à l'origine directe de mon départ du Parti socialiste.
6/ Sur les propos de Ségolène Royal. Je ne quitte pas le Parti socialiste parce qu'elle se serait moquée de moi en se tournant vers des ouvrières de la Somme en leur demandant si elles connaissaient "Monsieur Besson" ou parce qu'elle aurait minimisé mon rôle dans sa campagne. Pour ma part, j'ai trouvé ces propos désobligeants mais je devine qu'ils sont en partie liés au fait que la candidate devait être exaspérée de devoir répondre à une question qui, à ses yeux, n'était légitimement pas cruciale. Je crains pour elle, à en juger par les mails que je reçois, qu'ils n'aient été perçus comme la marque d'un mépris qui a troublé les élus et les militants socialistes et, au-delà, de nombreux citoyen(ne)s.
Pour le reste elle avait raison : connu des milieux politiques et des militant(e)s, je ne le suis guère du grand public même si ma notoriété s'est, de façon accidentelle et éphémère, accrue ces derniers jours. "Etre connu" peut être en politique un atout. Mais ce n'est pas un objectif en soi. En tout cas, ce n'est pas le mien.

Après ce long préambule de commentaires des arguments cités pour expliquer mon départ, j'en viens à ses raisons exactes et aux conséquences que j'en tire.
1/ Je n'adhère pas à la façon dont est conduite la campagne de Ségolène Royal.
Je n'étais pas, chacun le sait et je l'assume, l'un de ses partisans de départ. Après le non au référendum, constatant qu'aucune personnalité n'émergeait suffisamment et considérant – à tort ou à raison – que François Hollande ne disposait pas encore de l'image publique qu'il mériterait, j'ai été de ceux qui ont cru que Lionel Jospin pouvait rassembler les socialistes et être notre candidat. Après l'annonce de son renoncement, j'ai respecté la décision que plusieurs d'entre nous avions prise de ne donner aucune "consigne de vote" en faveur de l'un(e) des trois candidat(e) en lice.
La candidature de Ségolène Royal m'intriguait. D'un côté, je percevais bien une fraîcheur, une détermination, un rapport au peuple et un savoir-faire de communication qui lui permettaient d'incarner, à gauche, un besoin de renouvellement que chacun perçoit.
Mais, par ailleurs, j'étais perplexe. Mes amis (et ils avaient sans doute raison) me disaient que je n'étais sans doute pas fait pour faire de la "politique autrement".
En clair : je n'avais aucune difficulté à adhérer à un certain nombre de valeurs fondamentales (le travail, la sécurité, le respect, la famille…) dont Ségolène Royal voulait être l'étendard. Je considérais même, comme elle, que la reconquête de la confiance des milieux populaires passait par cet aggiornamento. Mais je ne comprenais pas vers quoi cela nous conduisait concrètement. Et je ne comprenais pas qu'elle ne se saisisse pas des instances et moments de délibération collective (le congrès, le bureau national, la commission du projet) pour donner un sens, une architecture à l'énoncé de ces valeurs. Prisonnier d'une vision dite ancienne de la politique, le chef (j'acceptais sans difficulté que ce puisse être une chef(fe) disait le chemin, argumentait, arbitrait. Ségolène Royal n'utilisait pas ces outils dits "préhistoriques et machistes".
Lorsque Ségolène Royal a été élue par les militant(e)s, j'ai décidé de me consacrer loyalement et totalement à sa campagne, comme a bien voulu le lui rappeler le président de "Désirs d'avenir 26", l'un des premiers en France et dans la Drôme à soutenir Ségolène Royal et par ailleurs l'un des militants les plus dévoués et généreux que l'on puisse imaginer.
Dès la mise en place du dispositif de campagne, j'ai été nommé parmi les trois "secrétaires nationaux" chargés de la coordination des sujets de fond et des argumentaires. Il y a deux semaines, j'ai été nommé "débatteur" par Ségolène Royal, "autorisé à porter sa parole". J'imagine donc que mon travail n'avait pas dû être jugé contre-productif.
Ma loyauté ne m'interdisait pas de faire part à mes interlocuteurs réguliers, François Hollande, Jean-Louis Bianco, François Rebsamen notamment, de mes inquiétudes sur les "ratés" de notre organisation et de notre campagne :
– déconnexion entre le "siège de la campagne" et le "QG", rôle excessif et souvent nocif de "conseillers" dont la légitimité, la cohérence et le savoir-faire politique ne m'ont pas paru flagrants,
– absence de lieu d'arbitrage et de mise en cohérence des thèmes, discours et propositions de la campagne,
– faible utilisation des experts proches du Parti socialiste, qui sont pourtant nombreux et de grande qualité.


La "démocratie participative" aboutit ainsi à ce paradoxe singulier : après l'envoi de notes, suggestions et propositions, le processus délibératif ne respecte pas les principes de base de la vieille démocratie : transparence des débats (au moins publicité interne dans une instance d'arbitrage) et débat contradictoire.

Je constate que trois mois après avoir été largement élue à la suite d'un débat interne exemplaire qui a contribué à la propulser en tête de sondages, Ségolène Royal souffre aujourd'hui, même si rien n'est définitif, de ce que Vincent Peillon a qualifié de "trou d'air".
Aux raisons précédemment évoquées, s'ajoutent me semble-t-il quelques explications complémentaires : Ségolène Royal n'a, à ce jour, pas su (pas pu ? pas voulu ?) rassembler tous les talents du Parti socialiste. Je constate ceci : à droite (ou à droite et au centre, je laisse à d'autres le soin de trancher), les trois personnalités qui pouvaient prétendre diriger la France, Nicolas Sarkozy, Alain Juppé et François Bayrou sont, en tant que candidat ou en tant que soutien actif, totalement engagés. A gauche, les trois hommes d'Etat les plus crédibles, Lionel Jospin, Dominique Strauss-Kahn et Laurent Fabius ne sont pas – ou guère – sollicités.
Certains apprentis-sorciers, proches de la candidate, théorisent cette absence regrettable : le "plus" de Ségolène Royal serait d'avoir supplanté les "éléphants". Outre le fait que je n'ai toujours pas compris en quoi, au regard de son parcours politique, Ségolène Royal serait moins "éléphante" que d'autres, cette mise à l'égard de ceux qui ont, à gauche, le mieux dirigé la France me paraît être une funeste erreur.
A deux mois du premier tour d'une élection présidentielle, il est préférable pour un grand parti comme l'est le Parti socialiste, qui plus est au sortir de cinq ans d'opposition, de disposer de réponses claires sur quelques dossiers-clés. Sur les 35 heures, sur le financement des retraites et de la protection sociale, sur la progressivité de l'impôt, sur le nucléaire, je constate la difficulté à répondre des "débatteurs" qui comme, je le faisais jusqu'il y a quelques jours, interviennent dans les débats ou sur les plateaux de télévisions ou de radio. Vers des questions simples, ils volent avec des réponses compliquées. Ce n'est pas dû à leur talent, qui est souvent réel. Mais à l'absence d'arbitrage sur des sujets majeurs.
Toutes ces considérations vont être rapidement obsolètes. Je sais que Ségolène Royal va réorganiser son dispositif de campagne. J'aurai connu la phase que la candidate qualifie "d'autogestionnaire". D'autres vont avoir le bonheur de connaître la phase rationnelle.
2/ Le Parti socialiste n'est actuellement pas organisé pour répondre aux espoirs immenses que placent en lui des millions de Français.
Cela me navre car il porte l'espoir de beaucoup de celles et de ceux qui aspirent à une société plus juste, plus fraternelle.
Mais nous sommes victimes :
– d'une absence de clarification idéologique. Malgré le congrès du Dijon, où notre "réformisme" fut affirmé, revendiqué et vainqueur, le parti peine à reconnaître qu'il ne peut "sortir de l'économie de marché" ou "rompre avec le capitalisme". Le réformisme continue pour certains d'être une mollesse, une capitulation "sociale-libérale" alors qu'il reste une formidable ambition, la seule crédible à gauche.
– d'un cycle d'opposition mal géré. Après des "états généraux" consécutifs à la défaite de 2002 et le congrès de Dijon, les électeurs ont offert aux socialistes une grande victoire en 2004. Au rejet du gouvernement s'additionnait le remords de 2002. Cette large victoire – probablement trop large au regard de notre travail réel – a été mal gérée. Nous avons, de façon absurde, demandé au président de la République un référendum dont nous ne voulions pas sur une question qui nous divisait et qui ne méritait ni tant d'honneur ni tant d'indignité : le traité constitutionnel européen. Bien qu'ayant voté "oui", j'étais moi-même très réservé sur son intérêt. Mais il comportait des avancées limitées dont nous nous sommes privés après nous être offerts le luxe d'une division publique.Ce "non" de beaucoup de dirigeants socialistes après le "oui" des militants restera à mes yeux une faute lourde dont les conséquences se font encore sentir. Le congrès du Mans ne fut ensuite qu'une bataille âpre, achevée par une synthèse improbable (même si, a posteriori, sans doute nécessaire) : je le sais puisque j'eus l'honneur de donner lecture de cette synthèse à la tribune du congrès…
3/ Le Parti socialiste ne dispose par ailleurs que de faibles alliés.
– Les communistes ont vu leur influence et leurs idées régresser. Mais leur apport dans la gestion des collectivités locales où ils sont élus et la responsabilité dont ils font preuve dans l'exercice de leurs mandats ne sont pas contestables.
– Les Verts qui devraient être les grands bénéficiaires de la montée légitime des préoccupations environnementales s'abîment dans des querelles intestines et, obsédés par leur combat anti-nucléaire, n'ont d'autre issue… qu'une décroissance qu'ils affirment rejeter.
– Quant à l'extrême gauche, n'ayant rien appris du 21 avril 2002, elle continue de faire de la gauche de gouvernement son adversaire principal, la chimérique révolution se bornant dans un premier temps aux barricades médiatiques face aux socialistes … Ses nouveaux porte-parole, Bové, Besancenot sont aussi habiles et télégéniques dans l'indignation et le diagnostic que creux et démagogiques dans les solutions.
4/ Ce parti, je le quitte cependant à regret. Et même à grand regret. Il m'a permis d'être deux fois député, ce qui reste un honneur en dépit de la dévalorisation insoutenable de la réalité du mandat parlementaire. Je l'ai servi autant que j'ai pu. Je garderai une reconnaissance profonde pour ceux des militants de la Drôme qui m'ont soutenu fortement en 1997, colossalement en 2002. Je remercie aussi tous les élus, militants, et sympathisants d'ailleurs en France qui m'ont adressé des messages de soutien et qui m'ont demandé de renoncer à ma démission et de soutenir à nouveau Ségolène Royal. Leurs témoignages m'ont ému et fait vaciller. Sans les attaques personnelles dont j'ai été victime de la part de certains de ceux qui jouent un rôle majeur dans cette campagne auprès de la candidate et, en dépit de mon analyse, je serais revenu. Mais je suis désormais incapable de cohabiter avec ceux qui ont touché à l'essentiel. Le combat politique n'autorise pas tout… surtout dans son propre parti.
5/ Concrètement voici mes décisions :
– je vais démissionner du Parti socialiste. J'adresserai ma lettre en ce sens à son premier secrétaire dès aujourd'hui. Je vais demander au président de l'Assemblée nationale de siéger désormais parmi les députés non inscrits jusqu'à la fin de la législature,

– je ne serai pas candidat à ma réélection lors des prochaines élections législatives. Je l'ai envisagé pendant quelques jours. Par fidélité à une circonscription dont je connais à présent les moindres recoins et où me soutiennent des femmes et des hommes de gauche mais aussi de droite. Et par défi. Mais cela signifierait concrètement trouver sur ma route des militantes et des militants qui m'ont accompagné lors de tous mes combats électoraux. Cela je ne le veux pas.
– je n'abandonne pas pour autant la politique. J'essaierai de contribuer encore au débat national, sans illusion excessive sur l'audience qui sera désormais la mienne. J'assumerai jusqu'à son terme mon mandat de maire de Donzère et, peut-être, m'y représenterai-je car je suis sensible au soutien que m'accorde sa population.
Je n'ai pas fait d'offre de services et n'ai pas reçu de propositions de la part de Nicolas Sarkozy ou François Bayrou. Je les respecte l'un et l'autre et l'ai dit, écrit, avant ces événements.
Concernant Nicolas Sarkozy, je veux dire les choses nettement.
Je le connais depuis longtemps et j'ai toujours conservé une relation cordiale avec lui, ce qui ne nous a pas empêchés de nous heurter – parfois durement – dans le combat politique.
J'ai de la sympathie pour lui. Il n'y a qu'en France que l'on se croit obligé de haïr ceux du camp politique opposé.
J'ai porté un document dont j'ai rédigé l'introduction qui ne l'a – c'est le moins que l'on puisse dire – pas ménagé et qui était, je le reconnais, parfois excessif. Lors de la sortie du rapport, deux de ses plus proches m'ont affirmé qu'il avait été blessé par une formule dont la rédaction pouvait être mal interprétée. Je m'en suis expliqué avec eux mais j'ai, au fil du temps, compris que cela ne suffisait pas. Faute de parvenir à le voir à l'Assemblée nationale, je lui ai écrit une lettre d'explication. Préalablement à ma démission et ne "tendant aucune perche" contrairement à ce qu'affirment ceux qui n'ont rien lu mais savent tout. On me demande de la publier. S'agissant d'une lettre personnelle qui contient des éléments extra-politiques, je ne le ferai pas. On me dit "qu'elle va sortir". Qu'elle sorte. On verra alors si elle est de nature à me gêner…
M'étant à présent trop longtemps justifié sur ce point, je veux affirmer qu'ayant quitté toute attache partisane et n'aspirant plus à des fonctions nationales je suis désormais libre, libre de voir qui je veux, à droite ou à gauche. Libre de parler à qui je veux. J'ai passé l'âge des oukases et des interdits.
Je vais, enfin, m'attacher à mon avenir professionnel et, n'étant pas fonctionnaire, chercher à exercer des fonctions dans le secteur privé.
6/ Quelques souhaits pour le débat publicL'élection présidentielle de 2007 est cruciale pour la France. Elle doit favoriser le sursaut collectif qui est indispensable au rayonnement international, économique, social et culturel de notre pays.
La position de la France, sur la scène internationale comme en Europe est affaiblie. Notre pacte républicain menacé.
L'urgence commande que le débat s'ouvre enfin sur les vrais enjeux.
Or si les candidat(e)s ont du talent, la pièce qui se joue est, pour l'heure, décevante.
Les vrais enjeux ne sont pas explicitement évoqués. Ils doivent permettre de réconcilier les Français avec l'idée même de progrès. Ils doutent que la nécessaire efficacité économique puisse toujours être conciliée avec le progrès social. Ils doutent – à mes yeux à tort – que le progrès technologique puisse encore favoriser l'émancipation de l'homme et contribuer à une meilleure préservation des ressources naturelles.
Cela suppose, notamment, d'aborder honnêtement et clairement quelques questions :
– la France peut-elle être suffisamment crédible pour convaincre ses partenaires européens de se tourner résolument vers une croissance portée par la recherche, l'innovation et la qualification des personnes ? Pourrons-nous nous doter du crédit suffisant pour les convaincre de la nécessité d'aller vers une nécessaire harmonisation fiscale ? Pour plaider pour une utilisation du tarif extérieur commun qui favorise non un protectionnisme inopérant et contre-productif mais des échanges maîtrisés entre grands blocs mondiaux homogènes ?
– saurons-nous nous tourner à nouveau vers l'Afrique que l'on continue à qualifier de "zone d'influence naturelle mais qui, déçue, se tourne vers d'autres puissances ?
– aborderons-nous honnêtement la question du périmètre des services publics et de l'impôt juste pour les financer ?
– sommes-nous prêts à un indispensable nouvel équilibre entre droits et devoirs ? Par exemple pour réformer le marché du travail et concilier vraiment "flexibilité et sécurité" ?
Ces questions me passionnaient. J'essaierai, à présent, de m'y intéresser autrement.
Eric Besson

vendredi 9 février 2007

Le PS ne parle que d'augmenter les impots

Tromperie
QUOTIDIEN : mardi 6 février 2007
La feuille d'impôt n'est pas l'ennemi de l'emploi. Paraphrasons donc le candidat Chirac, qui avait dû, en 1995, réhabiliter le pouvoir d'achat contre la pensée unique du candidat Balladur, et applaudissons la pétition que lance Alternatives économiques. Libération la défend, parce que la pensée unique aujourd'hui est contre l'impôt. La droite n'en parle plus que pour le plomber, le désigner à la vindicte comme le responsable des maux du pays et de la fuite de ses puissants.

Sur le même sujet DSK veut rattraper tous les Johnny par la culotte fiscale Pour une campagne sans démagogie fiscale Attention, chantiers en terrain miné «L'impôt, c'est avant tout la solidarité» «Pourquoi nous, soussignés, consentons à l'impôt» A savoir C'est l'exilé dans le canton de Berne qu'on applaudit, c'est le citoyen resté en France que l'on moque. Belle dégradation de l'esprit civique que promeut le candidat de l'UMP. Nicolas Sarkozy veut continuer à baisser l'impôt sur le revenu, à alléger les droits de succession et à vider de sa substance l'ISF, tout en prétendant améliorer le sort des plus démunis. Il y a tromperie. On est loin du Jaurès qu'il aime citer. Lui vantait l'impôt progressif et global qui sert «à doter vraiment et substantiellement les grandes oeuvres de solidarité sociale». L'impôt mérite mieux que la démagogie de ce début de campagne. Il vaut d'être reconnu pour ce qu'il est : un élément de lien social et un instrument, certes imparfait, de redistribution. On donne à la société en fonction de ce qu'on a pour qu'elle vous donne en retour. Grâce à l'impôt, on entretient des services publics, on paie des enseignants, des fonctionnaires de police, etc. Tous ceux qui le fustigent défendent de fait le repli sur soi et la décroissance du collectif. Hallyday en Suisse, ce n'est pas autre chose que le comble de l'individualisme petit-bourgeois dans tout son ennui : moi, moi, moi. Ce n'est ni le moins d'impôt, ni le toujours plus, mais le mieux d'impôt qu'il importe aujourd'hui de mettre en oeuvre. Là-dessus, on tarde à entendre les candidats

Un impot pour les Francais de l'Etranger?

Un impôt pour les Français de l'étranger ? Dominique Strauss-Kahn préconise de "mettre en place un impôt citoyen que paieraient tous les Français même lorsqu'ils ont décidé de délocaliser tout leur argent à l'extérieur" et de "lutter contre cette manière de se désintéresser de ce qu'est la France quand on est Français", selon le site officiel de Ségolène Royal, qui a reçu les propositions de son ex-challenger sur les dépenses publiques.
(Avec lefigaro.fr).